TRANSCRIPTION :

Je suis née en Tunisie dans une famille musulmane. Mes parents étaient très pieux, ils faisaient leurs 5 prières par jour, ils jeunaient durant le mois de Ramadan et j'ai toujours vu mes parents faire beaucoup de belles choses. Nous étions dix enfants plus un enfant adopté. Mes parents, ils ont trouvé le moyen d'adopter une orpheline à l'âge de
trois ans. Nous avons reçu beaucoup d'amour, mais nous étions libres de pratiquer ou de ne pas pratiquer. J'avoue que je ne faisais pas mes prières 5 fois par jour. Je jeunais le mois de Ramadan, mes parents nous inculquaient beaucoup de valeurs morales. Aujourd'hui, après plusieurs années, je me suis rendu compte que mes parents vivaient vraiment selon l'évangile sans connaître le Christ. Maman était illettrée, papa avait le certificat justitude. Je suis persuadée qu'ils ne savaient pas vraiment ce qu'il y avait dans le Coran. En fait, les questions étaient tabous, on ne posait pas beaucoup de questions.
 Je pense que je connaissais trois ou quatre sourates du Coran. Je les ai oublié aujourd'hui, je ne sais même pas si je peux aujourd'hui réciter la profession de foi musulmane. Et puis, à l'âge de 22 ans, donc en Tunisie je ne savais pas du tout ce qu'était la charia, puisque grâce à Bourguiba les femmes allaient à l'école, pouvaient travailler, elles étaient dans tous les domaines, et papa tenait absolument à ce que ses filles, nous étions 7 filles qui allaient à l'école. Pour lui, c'était très important d'avoir une éducation et de pouvoir aussi choisir notre époux plus tard. J'avais vraiment des parents formidables et j'étais vraiment très heureuse dans ma famille. Je ne savais pas ce que c'est la charia. La seule chose que je savais, en fait la charia n'est pas appliquée en Tunisie grâce à Bourguiba: elle a été abolie. Les hommes ne pouvaient pas du tout avoir plusieurs femmes. Mes parents se sont quittés après 50 ans de mariage et papa n'avait qu'une épouse, et j'ai toujours vu papa comme un excellent époux et un excellent père de famille. La seule chose que je connaissais de la charia, c'était l'héritage:
Au décès de mes parents, j'ai reçu que la moitié de part d'héritage. Les hommes jusqu'à présent en Tunisie reçoivent deux parts. Je suis partie à l'âge de 22 ans en Arabie Saoudite et là je pensais que j'allais être une très bonne musulmane. J'étais obligée de porter le voile et d'apprendre à faire mes cinq prières pour faire comme tout le monde, sinon c'était vraiment la honte par rapport aux autres musulmans en Arabie Saoudite de ne pas pratiquer l'islam. J'habitais à 60 km de la Mecque et là je découvre vraiment ce que c'est que l'islam, la charia et j'ai commencé à me poser beaucoup de
questions: "Comment Dieu peut permettre à un homme d'avoir 4 épouses et même plus?"
 "Comment Dieu peut permettre le divorce pour un oui ou pour un non?"
"Comment Dieu peut permettre de couper la main du voleur?"
 "Comment Dieu peut permettre la lapidation des femmes?" Chose à laquelle j'ai pu assister par hasard le vendredi, ça se passe tous les vendredis. Donc, je découvre un autre islam. J'avoue, je commençais à pratiquer l'islam sans joie; je le faisais parce qu'il fallait le faire. Et au bout d'un an, j'avais honte de ne pas aller à la Mecque, j'habitais à 60 km et j'étais très gênée par rapport à mes amis musulmans de dire que je ne suis pas allée à la Mecque. Et puis je me disais que les musulmans du monde entier faisaient des milliers de kilomètres pour venir à la Mecque et dépenser des fortunes et moi j'habite à côté et je ne suis pas allée: donc, je suis allée pour faire comme tout le monde. J'ai habité
8 ans en Arabie Saoudite à Djeddah, et je pense que durant ces 8 ans, j'ai été trois ou quatre fois, à tourner en rond autour de cette Kaaba et je n'avais rien senti; on se piétinait, on se bousculait. Je ne connaissais pas bien mes prières et je n'avais rien senti, je n'ai pas rencontré Allah et je ne savais pas qui était Allah. Dans ma famille tunisienne, j'ai vu de belles choses et en Arabie Saoudite j'ai vu l'esclavage, puisque c'est un pays qui a beaucoup d'argent, donc on recrute des pauvres de tous les coins du monde: des femmes de ménage, des chauffeurs et dans tous les domaines, la main-d'oeuvre.
J'ai vu beaucoup d'esclavage, beaucoup de maltraitance de ces gens très très pauvres. J'ai le souvenir de beaucoup de jeunes filles qui venaient des pays d'Indonésie, de Philippines, de Thaïlande, qui étaient violées et qu'on découvre qu'elles sont enceintes, elles sont renvoyées dans leur pays. J'en étais témoin: on les renvoie dans leur pays même sans salaire. Beaucoup d'argent, beaucoup de gaspillage et l'adultère. Je sais que j'étais souvent, je me rappelle que j'étais souvent draguée par des hommes qui avaient 4 épouses mais qui trouvaient toujours le moyen de vous solliciter et de vous draguer. Donc tout ça, c'était un grand choc pour moi, de voir les hommes avec leur chapelet mais en même temps ils faisaient n'importe quoi, il y avait beaucoup de décadence. Je reviens sur mes années aussi en Tunisie avant d'arriver en France. Quand j'étais en Tunisie, je ne savais rien du tout du christianisme, et j'avais une très mauvaise idée du chrétien. Pourquoi? Parce qu'en Tunisie, il y avait beaucoup de touristes qui viennent d'un peu partout des pays d'Europe et je remarquais beaucoup de décadence dans leur comportement et de leur tenue vestimentaire et tout ce que nous montrait la télé, tout était permis. Et en fait, moi je pensais que tout ça était chrétien; que tout ça était permis chez les chrétiens. Donc moi j'étais fière d'être musulmane. Et donc de l'Arabie Saoudite, j'ai commencé à ne plus vouloir pratiquer la prière. J'arrive en France: et en France, pour moi, Paris c'est la Tour Eiffel, c'est Versailles, c'est les Champs-Elysées, c'est le cinéma, c'est le théâtre, jamais j'aurais pensé entrer dans une église. Et aussi je prenais cette distance avec les Français, parce que j'avais vraiment cette mauvaise idée, image du français.
J'ai habité dans un quartier où il n'y avait pas de musulmans. J'habitais en plein coeur de Paris, j'habitais dans un immeuble où il y a beaucoup beaucoup de familles françaises, de souches et chrétiennes pendant plusieurs années, et jamais; qui étaient très gentils, très accueillants avec moi, et jamais ils m'ont parlé de leur foi, jamais. C'était un tabou, ils ne me parlaient pas du tout de leur foi. Donc, j'ai du mal à connaître le christianisme. Et ces années passées à Paris, Dieu ne faisait plus partie de ma vie. J'étais dans le monde, je gagnais bien ma vie, j'avais ma vie confortable. J'ai tout visité à Paris sauf les églises, c'est quelque chose qui ne me passait pas du tout par la tête. Et puis, il y a un moment, j'étais pas bien, je tournais en rong et je sentais quelque chose qui manquait dans ma vie, et je ne savais pas du tout ce qui me manquait dans ma vie. J'étais vraiment pas du tout bien et j'ai décidé de rentrer chez moi en Tunisie parce que là j'arrive et pour moi c'était important pour une femme de se marier et de fonder une famille, donc j'ai décidé de rentrer chez moi. Et quelques jours avant de rentrer chez moi, je rencontre un homme français de souche et catholique, et qui m'a introduit dans sa famille catholique et
j'ai rencontré beaucoup de ses amis. Et je commençais à dire: Tiens, les français sont gentils, ils sont accueillants. Et petit à petit, j'ai commencé à m'intéresser à la foi chrétienne, à la culture chrétienne, et j'ai commencé à visiter les églises et à lire les Saintes Écritures et à poser beaucoup de questions. Je me rappelle la première fois que je suis rentrée dans une église, c'était à Notre-Dame et là ça ne m'a rien apporté parce que je pense que j'étais pas pendant les offices. Il y a beaucoup de monde, la foule, le bruit. et je me suis dit: Mais comment les chrétiens peuvent prier dans ce, c'est pour moi le marché. Comme a dit le cardinal Sarah, on ne rencontre Dieu que dans le silence. Et je commençais à être émerveillée par tous ces chrétiens que je venais de rencontrer et c'était au mois d'octobre, donc Noël arrive et pour moi Noël c'était: le shopping, les cadeaux, le décor, les sapins de Noël, et pas de la nativité, je ne connaissais pas grand chose
de la nativité. Et donc j'étais invitée à la messe de Noël, dans une église bondée,
 j'ai dit: Tiens, il y a des chrétiens, des français qui pratiquent. Et ce soir-là, j'étais émerveillée, même si je ne comprenais pas du tout ce que c'était la Sainte Messe.
 Et j'étais émerveillée de cette ambiance chaleureuse, c'était comme pour moi une nuit extraordinaire et effectivement c'est une nuit exceptionnelle, sans comprendre vraiment que c'était Dieu qui venait vers nous et sans comprendre le déroulement de la messe.
 Un jour je me promenais à Montmartre, c'était pour moi dans le but de voir un peu les peintres, et je rentrais au Sacré-Cœur. Et là je suis restée au fond et comme vous le savez tous, le Sacré-Cœur il y a le Saint-Sacrement qui est exposée pendant 24 heures. Mais moi ce jour-là je ne savais pas du tout ce que c'est que le Saint-Sacrement ni la présence réelle. J'ai beaucoup aimé ce silence, quelque chose s'est passée ce jour-là. Je suis restée au fond, je suis restée 3 heures. Oui trois heures. J'ai regardée ma montre et je ne voulais plus rentrer. Mon corps était glacé, il était froid et j'ai pleuré, j'ai versé des larmes et des larmes et je ne savais pas du tout pourquoi je pleurais. Je regardais le Saint-Sacrement, et je vous ai dit que je ne savais pas du tout que c'était notre Seigneur, je ne savais rien du tout. Ce que j'aimais, c'était le silence. Je suis partie. Ça c'était il y a 29 ans. Je suis partie, et en rentrant chez moi, j'étais assise sur le canapé dans le salon et j'étais seule et je sursautais. Je sursautais tout le temps parce que je sentais une main: d'ailleurs au Sacré-Cœur, je regardais cette magnifique mosaïque avec les bras du Christ comme cela, et j'ai senti quelqu'un qui me serrait, je sentais une force incroyable. Mais bien sûr, je ne savais pas du tout, à ce moment-là, je n'ai pas réalisé que c'était quelqu'un, que c'était vraiment le Christ qui me serrait. Je suis rentrée chez moi: J'étais assise sur le canapé, en après-midi, je prenais ma tasse de thé et je sursautais tout le temps; je regardais et parce que j'étais persuadée qu'il y avait quelqu'un dans le salon mais il n'y avait personne chez moi. Mais c'était plus à répétition, je sentais quelqu'un qui me touchait l'épaule. Mais ce jour-là, je n'ai pas compris, j'ai mis beaucoup de temps pour comprendre. La nuit, quand je dormais, je sursautais, je me disais: Mais pourquoi j'ai laissé la lumière allumée? Je regarde, il n'y avait pas de lumière et en fait la porte de ma chambre était ouverte, et je voyais des rayons de lumière. Il n'y avait pas de lumière, tout était éteint chez moi.
J'ai mis beaucoup de temps pour comprendre. Je suis revenue plusieurs fois
au Sacré-Coeur, et j'ai continué à lire les Saintes Écritures, à rencontrer des chrétiens et de parler avec eux. Et là, j'ai compris ce qui manquait dans ma vie, c'était Dieu. J'ai mis 13 pour arriver et donc j'ai demandé le saint baptême: il y a 16 ans, j'ai reçu le baptême en 2002, et depuis le Christ est devenu toute ma vie.
Qu'est-ce que je suis devenue aujourd'hui? Aujourd'hui, j'essaie de vivre des Commandements de Dieu et de l'Église tous les jours. L'Eucharistie, c'est ma drogue. J'ai jamais fumée, mais je cours à l'église tous les jours. Je témoigne, au début, je commençais à témoigner dans un groupe d'évangélisation, il y a 5 ans. Petit à petit, ce groupe s'est dispersé pour plusieurs raisons mais aujourd'hui je continue à témoigner quand on m'invite. Et c'est notre Seigneur qui fait le travail: Il y a au moins une fois, si ce n'est des fois, trois fois par jour, où le Seigneur Il m'envoit des musulmans: je leur témoigne, ils sont à l'écoute et ils ne cherchent que ça. Il y a vraiment beaucoup de travail dans les rues de Paris, il manque des ouvriers. Il y a toujours un moyen de témoigner. Ce que je reproche aujourd'hui, aux chrétiens, de ne pas parler de leur foi. Beaucoup ne parlent pas de leur foi; ils ne le disent pas. Alors que les musulmans, je les vois dans le métro, ils ont le chapelet dans la main, ils lisent le Coran. Alors moi, je fais pareil. Je fais pareil. Et l'autre jour, une musulmane m'a dit: "Mais pourquoi votre chapelet, il a une croix? Bien,
j'ai dit: "C'est parce que je suis chrétienne." Et je lui ai parlé en arabe. Et là, elle a été émerveillée parce qu'elle ne savait pas du tout que les chrétiens récitent aussi le chapelet. On me dit que j'ai plus beaucoup de temps, c'est ça. Donc, je vais terminer par: Donc je rends grâce à Dieu, le plus beau cadeau de ma vie, c'est mon saint baptême. Je termine par une belle parole qui a été dite par le Cardinal Sarah: ce lundi de Pentecôte  j'ai été au pélerinage de Chartres, qui a dit: - « Nous devons clamer au monde que notre espérance a un nom "Jésus-Christ" l'unique sauveur du monde et de l'humanité.
 Nous ne pouvons plus nous taire. »
- Oui, nous ne pouvons plus nous taire. Merci.

Écoute et soutien face aux pressions politico-religieuses

La ligne téléphonique ESPERE :  06 17 94 23 22

Mise en place conjointement par l'ECLJ et Mission Ismérie, elle propose : une écoute et un soutien aux personnes issues de milieux musulmans qui subissent des pressions, menaces, violences à cause de leur conversion à Jésus Christ.

« Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre...
...sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. »

Répondez à l'enquête anonyme sur les persécutions : Questionnaire