Urgence d’annoncer l’Evangile notamment aux musulmans. On parle de dialogue mais peu d’annonce, pourtant un texte fondateur du magistère de l’Eglise, conjointement écrit par le Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux et la Congrégation pour l’évangélisation des peuples en 1991, est intitulé « Dialogue et Annonce ».
Le Dialogue est le moyen pour favoriser un climat de connaissance mutuelle voire de confiance amicale, condition indispensable pour une annonce explicite de l’évangile du Salut qui est la finalité.
L'annonce est une finalité, c'est la raison d'être de l'Eglise. « Evangéliser est la grâce et la vocation propre de l’Eglise, son identité la plus profonde. Elle existe pour évangéliser, c’est-à-dire prêcher et enseigner, être le canal du don de la grâce, réconcilier les pêcheurs avec Dieu, perpétuer le sacrifice du Christ dans la sainte messe qui est le mémorial de sa mort et de sa résurrection glorieuse. » (Exhortation apostolique de Saint Paul VI « Evangelii Nuntiandi » , n°14 (1975) sur l’évangélisation dans le monde moderne)
Dans sa 1ère encyclique « Ecclesiam Suam » (1964) pendant le concile Vatican 2, Paul VI caractérisait le dialogue comme « dialogue du Salut ». La paix n’est pas la mission dernière… La finalité c’est annoncer l’évangile ! Sinon, on considère l’évangile comme une option parmi d’autres.
Comme l’affirmait Saint Jean-Paul II dans la Lettre Apostolique Novo Millennio Ineunte du 6 janvier 2001 (au terme du jubilé de l’an 2000) n°56 : « Le dialogue ne peut être fondé sur l’indifférentisme religieux, et nous avons le devoir, nous chrétiens de le développer en offrant le témoignage plénier de l’espérance qui est en nous »
L’annonce de l’évangile aux musulmans s’enracine dans le mandat missionnaire du Christ. Marc 16,15 : « Allez proclamer l’évangile à toute la création » et ensuite Marc 16,16: « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné »
St Paul 1er épitre Corinthien 9,16 : « Malheur à Moi si je n’annonçais pas l’évangile »
Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous pour ceux qui vous demandent raison ». (St Pierre, 1ère lettre 3,15)
« L’Eglise ne peut donc se soustraire à l’activité missionnaire envers les peuples et n’en demeure pas moins que la tâche prioritaire de la ‘missio ad gentes’ est d’annoncer que c’est dans le Christ, « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14,6) que les hommes trouvent le salut. Le Dialogue inter-religieux ne peut pas simplement remplacer l’annonce, mais reste orienté vers l’annonce » (2008, Benoît XVI à Lourdes, Discours aux évêques de France).