Abbé Guy PAGÈS ⋅ Comment évangéliser les musulmans quand on se sent faible ?

Forum des 2 & 3 février 2019 - PARIS

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L'intervenant

Abbé Guy PAGÈS

L’Abbé Guy PAGÈS, né le 18 août 1958, est un prêtre catholique, blogueur et podcaster français, spécialisé dans le sujet de l’islam.

Ordonné prêtre en 1994, il est incardiné dans l’archidiocèse de Paris. Après avoir exercé son sacerdoce tant à Paris qu’en province, dans le cadre d’un accord avec le diocèse aux Armées, il part à Djibouti en 2003. De retour en France en 2004, il poursuit son apostolat sur Internet, sur les plateformes multimédias YouTube, Dailymotion et Gloria TV. Il y traite de l’actualité, de l’islam, des grands thèmes de la doctrine de l’Église. Il crée également le blog islam-et-verité.com, blog catholique éclairant sur les dangers de l’islam.

Toutes ses interventions

Avoir le désir d’évangéliser les musulmans, et qui plus est lorsqu’on se sent faible, c’est hautement méritoire, et cela vaut certainement un accès privilégié au Paradis !
Nous avons bien noté que l’intitulé de notre forum n’est pas la question de savoir pourquoi il faut évangéliser les musulmans ―ce qui signifie que vous le savez déjà, et je vous en félicite ―, mais comment, et ce en situation de faiblesse.
La première chose à faire pour répondre à la question est de nommer la faiblesse. De quelle faiblesse s’agit-il ? Il y a en effet toutes sortes de faiblesses. Je vais en nommer celles qui me paraissent les plus handicapantes, et ensuite donner les moyens de les dépasser, voire de les utiliser.

I Les faiblesses dues à des réalités extérieures à soi 

1) La première faiblesse est liée à la nature même l’islam. L’islam ne vit que grâce à la peur par laquelle il soumet les musulmans, et par laquelle ceux-ci veulent soumettre à leur tour autrui à l’islam. L’islam s’est toujours imposé par la terreur. Nous avons dans notre inconscient collectif la mémoire des souffrances infligées au long de l’histoire à nos pères par les musulmans. Les mots assassin, razzia, djihad, harem, Barbaresque, Maures, Sarrasins, n’éveillent pas des connotations très sympathiques (cf. Vincent de Paul, les Trinitaires, les Mercédaires…). Aujourd’hui comme hier, tout le monde a peur de l’islam. Je suis frappé de constater cela dans des discussions même privées. Je me souviens de ce jeune copte tout heureux de voir le prêtre que je suis s’asseoir en face de lui dans le métro et qui, après que je lui ai parlé de l’islam, n’osait en parler qu’à voix basse, et non sans regarder sans cesse autour de lui de crainte d’être entendu… Ou bien de ce couple ayant obtenu des parents de scouts qu’ils avaient invités à un récent Forum Jésus est le Messie, la réponse que ce n’était pas prudent de s’y rendre parce qu’un islamiste pourrait y faire exploser une bombe… Il en va de même pour nos dirigeants, qui, après chaque attentat, s’empresse de satisfaire un peu plus les revendications de la « communauté » musulmane réputée modérée… afin qu’elle le reste ! Le Coran lui-même annonce aux musulmans que c’est seulement une fois arrivés au paradis qu’Allah enlèvera la haine de leur cœur (Coran 7.43 ; 15.47). C’est dire que nous n’inventons pas le lien entre musulman et haine. Ce qui veut dire aussi qu’en attendant leur entrée au paradis d’Allah, il nous faut supporter ces êtres haineux… On aimerait bien qu’Allah enlève la haine de leur cœur maintenant… Car c’est maintenant que l’homme a besoin d’un cœur aimant pour entrer au Paradis. Pourquoi Allah n’enlève-t-il pas maintenant la haine de leur cœur ? Parce que c’est lui qui l’y met (Coran 5.64)… Et si la haine vient de Satan (Coran 5.91), qui est Allah ? Dans le christianisme, à la différence de l’islam, personne ne peut entrer au Paradis avec de la haine dans son cœur (Mt 5.221 ; 18.35 ; Jn 3.15). C’est seulement en aimant son prochain, y compris nos ennemis, comme Jésus nous a aimés, que l’on peut espérer entrer au Paradis (Mt 25.31-46 ; Jn 15.12 ; 1 Jn 4.20-21). Or, il est difficile d’avoir un cœur bon lorsqu’on vit avec quelqu’un qui vous haït… en sorte que l’islam n’empêche pas seulement les musulmans d’aller au Paradis, n’empoisonne pas seulement notre vie temporelle, mais met en danger notre vie éternelle… C’est dire le défi que représente l’islam et la bonne raison que nous avons d’avoir peur de l’islam… Oh, certes, il y a des musulmans qui ne sont pas haineux… mais c’est justement parce qu’ils ne sont pas de bons musulmans. Voilà un piège dans lequel beaucoup tombent : assimiler chez un musulman islam et nature humaine. Or, une chose est la nature humaine propre à chaque être humain, et autre chose l’islam, fait culturel que ― Dieu merci !― tout le monde ne partage pas. C’est ainsi que ce qu’il peut y avoir de bon chez un musulman ne vient jamais de l’islam, mais de sa nature humaine, que Dieu a créée bonne, et en vertu de laquelle tout homme est capable de rejeter le mal et de faire le bien. Les bons musulmans sont en fait des mauvais musulmans puisqu’ils préfèrent obéir à leur conscience plutôt qu’à Allah, raison pour laquelle les islamistes les tuent comme les infidèles. Un bon musulman a la haine de tous ceux qui ne sont pas musulman, comme le confesse Abraham qu’Allah lui donne comme modèle (Coran 2.135) : « Entre nous [musulmans] et vous [non-musulmans] c’est l’inimitié et la haine, à jamais, jusqu’à ce que vous croyiez en Allah, seul ! (Coran 60.4) ». L’islam se nourrit de haine. Il n’est rien d’autre que la haine de ce qui n’est pas lui. Comme Satan qui n’existe qu’en s’opposant, sans kafir, sans infidèle, il n’y a pas de musulman. Un musulman est content d’être musulman parce qu’au moins ainsi il n’est pas chrétien. Il a appris en effet qu’un chrétien n’est « qu’impureté » (Coran 9.28), « plus vil que les bêtes » (Coran 8.22,55 ; 98.6) et voué au feu de l’Enfer (2.24,39,126,167,175,257…), parce que coupable du seul péché qu’Allah ne peut pas pardonner, qui est de croire en la Sainte Trinité (Coran 4.48). Aussi Allah se doit-il de châtier les chrétiens (33.73), que les musulmans doivent tuer sans relâche (3.152) : “Et tuez-les où que vous les rencontriez […] : [car] la foi chrétienne est pire que le meurtre (2.191 ; 9.30)”. C’est dire que l’islam est par nature un antichrist (1 Jn2.22). Qui peut en effet venir après le Christ, sinon l’Antichrist (Mt 24.4,11,24 ; Ga 1.9 ; 1 Jn 2.22-23 ; 4.2-3 ; Ap 22.18-19) ? Devant la haine, comment ne pas se sentir désemparé, effrayé, faible ?

2) Une autre cause de faiblesse est le manque de soutien de la part de l’Église. Nous ne sommes plus au temps du bienheureux pape Urbain V prêchant la Croisade avec saint Bernard ! Aujourd’hui, c’est l’inverse, on s’époumone pour faire venir chez nous l’islam ! Notre Pape est même capable d’écrire que « le véritable islam et une juste interprétation du Coran s’opposent à toute violence (Evangeli Gaudium n°253) » ! L’aveuglement est tel qu’au lieu de former les chrétiens à évangéliser les musulmans, ils sont poussés à accueillir l’islam jusque dans leurs églises ! Lorsque des évêques financent la construction de mosquées, vont en poser la première pierre, souhaitent un saint ramadan aux musulmans, prêtent leurs locaux pour le culte musulman, comment leurs ouailles qui se convertissent à l’islam pourront-ils ne pas leur reprocher au Jour du Jugement dernier de les avoir guidés vers l’islam ?! Qui croit encore qu’il n’y a de salut que dans l’Église catholique, et que donc l’islam conduit en Enfer ? Que fait le Bon Berger lorsqu’il voit un loup ? Il le chasse au prix de sa vie, nous dit Jésus. Mais les bergers mercenaires s’enfuient et abandonnent leurs brebis au loup, accueilli dans la bergerie comme quelqu’un de respectable… A quoi a servi depuis soixante ans le dialogue islamo-chrétien sinon à honorer et légitimer la présence de l’islam chez nous ? Un exemple bien d’actualité pour nous : l’évêque de ce lieu a interdit le Forum Jésus est le Messie au motif que le dialogue avec l’islam en ce diocèse se portait bien, et qu’il n’y avait donc pas lieu de venir le troubler avec le thème de notre rencontre consacrée à l’évangélisation des musulmans… Comment ne pas se rappeler ces propos du cardinal Sarah : « Vous êtes envahis par d’autres cultures, d’autres peuples, qui vont progressivement vous dominer en nombre et changer totalement votre culture, vos convictions, vos valeurs (Cardinal Sarah, Boulevard Voltaire, 07.11.2016) », liste à laquelle il faut ajouter ce que le cardinal n’a pas osé dire : et votre foi ! Pourquoi ignore-t-on les propos de Mgr Nona Amel, l’archevêque catholique chaldéen de Mossoul, qui dut fuir à Erbil en 2014 : « Nos souffrances actuelles sont le prélude de celles que vous, les Européens et les chrétiens occidentaux, allez souffrir aussi dans un proche avenir. J’ai perdu mon diocèse. Le siège de mon archevêché et de mon apostolat ont été occupés par des islamistes qui voulaient que nous nous convertissons ou que nous mourrions. […] S’il vous plaît, essayez de nous comprendre. Vos principes libéraux et démocratiques ne valent rien ici. Vous devez examiner à nouveau cette réalité au Moyen-Orient, parce que vous accueillez dans votre pays un nombre toujours croissant de musulmans. Vous êtes aussi en danger. Vous devez prendre des décisions fortes et courageuses, même s’ils contredisent vos principes. Vous pensez que tous les hommes sont égaux, mais l’Islam ne dit pas que tous les hommes sont égaux. Vos valeurs ne sont pas leurs valeurs. Si vous ne comprenez pas ceci très vite, vous allez devenir les victimes de l’ennemi que vous avez accueilli chez vous. » Qu’est devenue l’Église partout où l’islam s’est implanté ? Comment ne pas se sentir faible lorsque les responsables de l’Église eux-mêmes livrent nos enfants à la boucherie et à l’Enfer, ne serait-ce que par leur silence face à l’islamisation de notre société ?

3) Une autre cause de faiblesse vient de ce qu’évangéliser les musulmans, et donc dire la vérité sur l’islam, est devenu pénalement répréhensible dans la société. Dénoncez publiquement l’islam et les ligues de vertus vont vous intenter un procès pour islamophobie ou racisme, car les États-membres de l’Union Européenne et le Conseil de l’Europe ont conclu des accords avec l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et ses États-membres stipulant que les États européens doivent combattre “l’islamophobie”. L’Organisation de la conférence islamique, l’OCI, qui regroupe 57 États membres et dispose d’une délégation permanente aux Nations-unies, veut obtenir la reconnaissance de ce « délit » au niveau mondial et sa retranscription dans les droits nationaux au même titre que le racisme. Des institutions comme le Conseil de l’Europe ou l’OSCE ont légitimé l’usage du terme « islamophobie » au même titre que le racisme, la xénophobie ou l’antisémitisme parmi les maux à combattre. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, l’a avalisé en 2009. Le Canada a adopté la motion M-103 condamnant l’islamophobie le 23 mars 2017, motion déposée par une immigrée pakistanaise devenue députée. Cela fait partie des accords passés en 1973 entre l’OCI et l’Occident : islamisation contre pétrole. Sans la connaissance de ces accords, les privilèges dont bénéfice l’islam en Occident sont incompréhensibles. Vous avez peut-être entendu parler de la condamnation le 25 octobre dernier par la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) de Mme Élisabeth Sabaditsch-Wolff, cette conférencière autrichienne déjà condamnée en appel par la justice autrichienne pour avoir dénoncé la pratique du mariage des mineurs en islam s’inspirant de l’exemple donné par Mahomet qui « épousa » Aïcha alors qu’elle était âgée de 6 ans et lui de 56 ans, fillette qu’il déflora à l’âge de 9 ans. Elle n’inventait rien : ce sont les traditions musulmanes elles-mêmes qui rapportent la chose. Mais la CEDH « conclut, à l’unanimité, à la non-violation de l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme (relatif à la liberté d’expression) » et justifie cette décision par « la préservation de la paix religieuse » ainsi que par le fait « que ces propos (…) pouvaient être compris comme ayant visé à démontrer que Mahomet n’était pas digne d’être vénéré ». Autrement dit, les institutions en sont venues à appliquer elles-mêmes la charia, qui interdit toute critique de Mahomet ou de l’islam… Et la raison invoquée est « la préservation de la paix religieuse », c’est-à-dire la soumission à la peur de représailles de la part de la population musulmane… Autrement dit l’Europe est déjà soumise à l’islam puisqu’elle renonce à voir respecté le droit à la liberté d’expression, et qu’à l’amour de la vérité, qui a pourtant fait sa grandeur, elle préfère celui de la tranquillité. Quant au « droit des autres personnes à voir protéger leurs convictions religieuses », est-il absolu ? Que vaut-il lorsque ces convictions ne sont justement pas religieuses ?! Pour la CEDH, les critiques ne doivent pas « inciter à l’intolérance religieuse ». Mais d’où vient l’intolérance ? Est-ce de l’intolérance que de dénoncer l’intolérance ?! Selon le principe invoqué par la Cour, celle-ci doit interdire l’islam puisque, justement, il ne tolère pas les autres religions, et en premier lieu l’Église : « Et combattez-les [à mort] jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’association [c’est-à-dire d’Église] et que la religion soit uniquement à Allah, seul ! (Coran 2.193) ». Dans le même genre, mais en Allemagne cette fois, le journaliste Michaël Stürzenberger a été condamné à six mois de prison pour avoir écrit sur Facebook que « l’islam est une idéologie fasciste », illustré par une photo historique (c’est-à-dire non pas retouchée ni un montage) du grand mufti de Jérusalem, Haj Amin Ali Hussein serrant la main d’un haut dignitaire nazi en 1941. En Grande Bretagne un rapport propose de punir jusqu’à six ans de prison les personnes coupables hostiles à l’égard d’une religion. Le maire musulman de Londres, Sadiq Khan, a demandé aux plateformes numériques de censurer les propos « islamophobes », tandis que des patriotes comme Tommy Robinson sont jetés en prison pour avoir dénoncé l’islam. En France, un Éric Zemmour a été condamné en appel pour propos islamophobes, à savoir qu’il fallait donner aux musulmans le choix entre l’islam et la France, ce qui condamnait aussi non seulement le bienheureux Charles de Foucault, mais le Commandeur des croyants, Hassan II, roi du Maroc… Le 5.10.17, Radio Courtoisie a été condamnée par le CSA à une amende de 25.000 € parce qu’un invité a dit, sans être repris par le journaliste : « L’islam est une religion de haine et ceux qui disent le contraire se foutent du monde ». Le Premier ministre pakistanais, M. Imran Khan, le 20 novembre dernier, a déclaré qu’aucun prophète, y compris Jésus, n’était plus important que Mahomet, et même « qu’aucune mention de Jésus n’est faite dans l’histoire »… Et il ajouta : « Il faut amener l’Occident à comprendre l’amour des musulmans envers le prophète Mahomet et que la liberté d’expression n’est pas un prétexte légitime pour s’en prendre à la religion d’autrui ». Quant on pense à ce qu’a souffert et souffre toujours Asia Bibi et d’autres non-musulmans en son pays, on se demande jusqu’où cet homme peut pousser le cynisme. Il n’y a sans doute qu’un musulman pour pouvoir dire dans une même phrase : « aucune mention n’est faite de Jésus dans l’histoire » et « la liberté d’expression n’est pas un prétexte légitime pour s’en prendre à la religion d’autrui »… Bref, j’arrête ici la liste des condamnations célèbres qui poussent chacun à s’autocensurer.

 

II Les difficultés personnelles

1) Une cause de faiblesse majeure face à l’islam, c’est l’ignorance, raison pour laquelle saint Jean-Paul II écrivait dans son exhortation apostolique Ecclesia in Europa (n°57) en 2003 : « Il est nécessaire de préparer convenablement les chrétiens qui vivent au contact quotidien des musulmans [Et pour qui n’est-ce pas aujourd’hui peu ou prou le cas ?] à connaître l’islam de manière objective [Autrement dit : toute connaissance de l’islam n’est pas objective… Suivez mon regard !] et à savoir s’y confronter. » S’y confronter ? Sachant que la meilleure défense, c’est l’attaque, pour conjurer la malédiction de l’islam il n’y a donc rien de plus urgent que d’acquérir cette connaissance de l’islam qui, telle une lampe allumée dissipant les ténèbres, conduira à la conversion bien des musulmans de bonne volonté. Ce n’est pas le sujet de cette conférence de vous parler de la psychologie et de la typologie particulière d’une âme musulmane, mais vous trouverez dans mon livre Interroger l’islam, mille et une questions à poser aux musulmans. Poser des questions toutes simples mais les plus pertinentes possibles aux musulmans que vous rencontrez, telle est la confrontation que je vous propose. Et vous verrez que cela marche très bien. Le seul fait d’adresser la parole à un musulman est un acte de charité qui lui dit que non seulement vous ne le méprisez pas, mais que vous l’aimez assez pour souhaiter initier une relation avec lui. Rien que le fait de lui adresser la parole est déjà énorme. Vous brisez le mur derrière lequel l’islam le tient enfermé. Et que vous l’interrogiez sur sa religion le réjouit parce que vous vous intéressez à ce qui pour lui est le plus important, et cela vous valorise à ses yeux. Le fait que vous posiez une question vous innocente de cette affreuse chose qu’est devenue de nos jours le prosélytisme, car poser une question est a priori innocent. Peut-être en effet posez-vous une question dans le but de mieux connaître l’islam pour vous convertir… Le ou la musulmane va donc chercher à vous donner une réponse qui soit la plus logique, la plus cohérente possible. Or, lorsqu’un musulman commence à s’interroger sérieusement au sujet du Coran, c’est pour lui le commencement de la fin… Il faut donc commencer par poser une question au sujet du Coran, car le Coran est le fondement ultime sur lequel repose toute la croyance musulmane. Si vous arrivez à montrer à un musulman une contradiction du Coran, vous pouvez être sûr qu’il ne pourra plus dormir tranquille… Inutile en effet de lui présenter l’Évangile, car depuis son enfance il sait que l’Évangile a été falsifié, que vous êtes donc dans l’erreur, raison pour laquelle Allah a envoyé Mahomet, le Coran et l’islam. Vous vous rappelez la parabole du Semeur ? Aucun paysan ne sème son grain dans un champ rempli de ronces et d’épines. Les ronces et les épines sont les calomnies, les mensonges, les préjugés dont une âme est remplie depuis le berceau au sujet de la foi chrétienne. Que fait un paysan lorsqu’il veut semer en une telle terre ? Il commence par arracher les ronces et les épines. Ainsi de nous qui devons commencer par arracher l’islam de l’âme d’un musulman avant de l’évangéliser. Rien de plus efficace que de poser des questions. Ainsi vous ne passez pas pour quelqu’un d’intolérant, mais vous initiez une relation faite de respect, de confiance, et d’humilité puisque vous ne faites pas la leçon mais demandez à vous instruire. Certes, si la confrontation avec l’islam à laquelle saint Jean-Paul II nous sommait de nous préparer nous demande de connaître l’islam, elle ne nous demande pas moins, évidemment, de bien connaître notre foi, parce que celle-ci est directement attaquée par l’islam, et parce qu’il s’agira le moment d’en rendre compte de façon aussi simple que cohérente. C’est donc à une réappropriation de notre identité que nous sommes appelés en ces temps d’indifférentisme généralisé et d’apostasie silencieuse dénoncés par cette même exhortation apostolique (ibid. n°9), indifférentisme et apostasie qui sont à la source de la venue de l’islam chez nous… 

2) Une cause de faiblesse face à l’islam vient des tentations qui sous prétexte de bonté vous pousseront à vouloir trouver du bien dans l’islam, de peur de faire de la peine aux musulmans. C’est ainsi que certains en arrivent à vouloir croire avec les musulmans que, par exemple, nous aurions en commun le même Dieu, des personnages comme Jésus, Marie, ou Abraham, alors qu’en dépit d’une parenté de nom, ces personnages sont totalement différents que ceux de la Révélation hébréo-chrétienne. L’islam se camouffle sous ces similitudes pour donner l’impression qu’il appartient à la même histoire que la Révélation hébréo-chrétienne, qu’il peut se revendiquer d’origine divine, et tromper les chrétiens ignorants. Il conduit ainsi à baisser la garde en se rendant sympathique, et à pouvoir d’autant plus facilement divulguer son discours antichrétien. S’il faut distinguer islam et musulman, être bon avec les musulmans, il faut être intraitable avec l’islam, ne jamais dire de bien à son sujet, pas même l’ombre d’une virgule. « Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un arbre gâté porter de bons fruits (Mt 7.18) », aussi, si vous trouvez quoi que ce soit de bien dans l’islam, si peu que ce soit, vous niez que l’islam soit mauvais en soi, démoniaque par nature, et vous ne pourrez pas le combattre efficacement, avec toute la haine que mérite le mensonge et l’imposture. Je vous rappelle cette parole de saint Paul : « Si nous-mêmes, si un ange venu du Ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons prêché, qu’il soit maudit ! Nous l’avons déjà dit, et aujourd’hui je le répète : si quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit ! (Ga 1.8-9 ; 1 Co 16.22) ». Jésus nous a annoncé la venue de faux-prophètes que l’on reconnaît à leurs fruits (Mt 4.15-19), dans la parabole de l’ivraie (Mt 13.24-30, 36-43), ou encore en Jn 16.2. Il vous faut toujours bien garder en mémoire ces paroles de saint Paul : « Quel rapport en effet entre la justice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quelle entente entre le Christ et Satan ? Quelle association entre le fidèle et l’infidèle ? (2 Co 6.14-16) ». Le doux saint Jean nous interdit pareillement de recevoir quiconque refuse l’Évangile (2 Jn 1.7-11). De même saint Jude : « Les uns, ceux qui hésitent, cherchez à les convaincre ; les autres, sauvez-les en les arrachant au feu ; les autres enfin, portez-leur une pitié craintive, en haïssant jusqu’à la tunique contaminée par leur chair. (Jude 1.222-23) ». Qui peut venir après le Christ, sinon l’Antichrist ? Avec cette phrase qui résume toute ma prédication aux musulmans, vous en dites assez pour ébranler l’islam de tout musulman en qui se cache une personne de bonne volonté.

3) Enfin la cause principale de notre faiblesse, c’est notre manque de foi. Vous vous rappelez cette parole de Jésus : « Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi ? (Mt 8.26) » Aujourd’hui, il y a beaucoup de peurs, des « phobies » comme l’on dit… dont certaines, comme l’islamophobie, sont devenues répréhensibles ! Mais la peur en soi n’est pas méprisable. Elle est la réaction naturelle qui avertit d’un danger… Ce qui peut être méprisable, c’est ce qui suit la prise de conscience du danger : la fuite ou le combat. Car l’une comme l’autre de ces deux attitudes peuvent procéder soit des vertus de prudence et de courage, soit des vices de lâcheté et de présomption. Il n’y a donc pas de honte à avoir peur. Le courageux n’est pas celui qui n’a pas peur, mais celui qui surmonte sa peur. Et ce qui permet de surmonter sa peur, c’est le sens que nous donnons à ce que nous vivons. Il est certain que celui pour qui la vie n’a pas de sens n’aura pas non plus de honte à la trahir. L’expérience montre que l’homme peut tout souffrir s’il trouve un sens à sa souffrance. Et en ce domaine, nous, chrétiens, devrions être imbattables. N’oublions pas que nous sommes les enfants des Martyrs… Si, pendant trois siècles, les premiers chrétiens, hommes, femmes, enfants et vieillards, n’avaient pas accepté, pour recevoir le baptême, d’être dévorés par la dent des fauves dans les cirques de l’Empire romain, nous ne serions pas là aujourd’hui… A quel prix sommes-nous prêts à transmettre à notre tour le trésor de la Foi que nous avons reçu ? Soyons bien persuadés qu’il nous sera demandé compte de la foi que nous aurons reçue, et que celui qui ne l’aura pas donnée, sera donc comme celui qui ne l’avait pas reçue, en sorte qu’elle lui sera enlevée et qu’il ne pourra entrer au Paradis (Mt 13.12). La mission est la preuve de la Foi et donc la condition du salut, pour ceux qui nous écoutent comme pour nous même. En effet saint Paul dit : « Si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car la foi du cœur obtient la justice, et la confession des lèvres, le salut.(Rm 10.9-10) » Personne n’allume une lampe pour la cacher, mais bien pour la mettre sur le lampadaire (Mt 5.15). Nous sommes « la lumière du monde (Mt 5.14) ». Il faut que cela se voit, se dise, se sache ! A la différence de l’islam, l’Église ne s’est pas répandue à la pointe de l’épée, par la terreur, mais par le témoignage de ses martyrs… Nous, chrétiens, sommes prêts à tout souffrir pour vivre de l’amour de Jésus crucifié et ressuscité. Notre croix devient le trophée de notre victoire sur nous-mêmes et le témoignage de notre amour pour Jésus ! Jésus nous a avertit : « Si quelqu’un veut marcher à Ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il Me suive. (Mt 16.24) ». Avec saint Paul nous disons : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? la tribulation, l’angoisse, la persécution, la faim, la nudité, les périls, le glaive ? Selon le mot de l’Écriture : A cause de Toi, l’on nous met à mort tout le long du jour ; nous avons passé pour des brebis d’abattoir. Mais en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à Celui qui nous a tant aimés ! Oui, j’en ai l’assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur ! (Rm 8.35-39) ». Soyons bien persuadés que la persécution est ici-bas la condition normale d’un chrétien (Mc 13.13 ; Jn 15.20 ; 2 Tm 3.12). Le témoignage de Joseph Fadelle, qui a tant souffert pour l’amour de Jésus, est pour nous une leçon admirable. Il faut lire Le prix à payer si vous ne l’avez pas déjà lu. L’histoire de Moussa Diabaté est aussi très instructive. Ce jeune Malien, qui savait qu’il n’y a pas d’autre assurance d’aller au paradis d’Allah que de mourir au djihad ou de tuer un infidèle et a fortiori un renégat, a été converti par la paix que dégageait son jeune concitoyen devenu catholique qu’il s’apprêtait à tuer… Le fait que ce chrétien non seulement n’ait manifesté aucune peur de mourir, mais l’ait même remercié de l’envoyer ainsi tout droit au Ciel, l’assurant encore que Jésus l’aimait, l’a complètement désarmé… Voilà ce qui a converti Mohamed : le fait que ce chrétien n’ait pas eu peur de la mort, mais qu’il s’en soit au contraire réjoui, à l’instar de saint Paul disant : « Mourir est pour moi un gain. (Ph 1.21) ». Voilà ce que nous devons tous être capables de vivre, si nous sommes vraiment chrétiens, si nous aimons vraiment Jésus, qui nous dit : « Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps et après cela ne peuvent rien faire de plus. Craignez celui qui après avoir tué le corps peut aussi jeter l’âme en Enfer. (Lc 12.4-5) ». Ce qui nous empêche souvent de bien vivre est que nous vivons comme si la mort était la fin de notre vie. Or, de par notre communion à Jésus mort et ressuscité, la mort est devenue notre naissance à la vraie vie, celle qui ne passera jamais… Nous ne devons donc pas vivre comme les gens qui n’ont pas la Foi, mais comme les membres du Corps du Christ, livré pour le salut du monde. « Nul d’entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même ; [car] si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Dans la vie comme dans la mort, nous appartenons au Seigneur. (Rm 14.7-9) ».

En conclusion, renouvelons notre vie de prière pour que toujours plus instruits et fortifiés par l’Esprit-Saint nous sachions comment agir. Je vous invite si ce n’est pas déjà dans vos habitudes, à prier et à promouvoir la prière de l’Angélus, à vous retrouver aussi pour prier, méditer ensemble, et partager vos moments d’évangélisation. Je vous invite à toujours avoir sur vous mes tracts, un évangile, quelque chose à offrir aux musulmans que vous croisez ou que vous saurez judicieusement placer dans les lieux publics, un texte qui aide à réaliser ce qu’est l’islam et ce qu’est la Bonne Nouvelle. Enfin, ne craignez pas votre faiblesse, puisqu’unis au Christ, elle est l’occasion pour vous de compter non sur vos mérites ou sur vos vertus, mais sur la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, en sorte que vous puissiez dire comme saint Paul : « C’est lorsque je suis faible que je suis fort (2 Co 12.10) ».

Abbé Guy Pagès

Interroger l'Islam

Mille et une questions à poser aux musulmans
Préface de Joseph Fadelle.

Retentit avec toujours plus d'urgence l'appel que lançait déjà en 2003 Jean-Paul II : Il est nécessaire de préparer convenablement les chrétiens qui vivent au contact quotidien des musulmans.
Benoit XVI, Cologne 2005 : "le dialogue inter-religieux et interculturel entre chrétiens et musulmans ne peut pas se réduire à un choix passager. C'est en effet une nécessité vitale, dont dépend en grande partie notre avenir."

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